Dans le contexte de ce long projet sériel visant à défier la fin et ayant pour titre ci-dessus, j’ai privilégié de risquer le désordre pour qu’à la fin, je propose une image superposée et en lien avec le sens des mutations des épidermes (ceci permettant de créer des accords entre les (3) unités composant l’œuvre unique). Comme stratégie, pour développer ce concept initial qui a lancé ce projet, j’ai choisi d’utiliser la photographie de mon ombre accompagnée d’éléments variés saisis dans la nature comme canevas. Elle est en fait une base essentielle. J’ajoute aussi, à quelques reprises, des fragments appartenant à des œuvres antérieures. Je sais que je complexifie volontairement tout le processus de réalisation. En effet, il y a plusieurs étapes de travail avant d’arriver à la finition de l’œuvre comme telle. J’utilise les outils numériques pour fabriquer l’œuvre : en premier, je me fais des unités numérotées, que je dépose dans des dossiers. Ce sont ces unités qui se construisent par couches sélectionnées sur le fait et grâce aux diverses superpositions. Je monte des banques de données d’unités en attente de participer à la composition de l’œuvre triptyque. À ce moment privilégié de la création, je fais quelques tests de rassemblement pour enfin amorcer la composition finale d’un trio, une sorte de mise en scène maximale des oppositions et des jumelages par couches et associations diverses. Tout se joue sur l’érosion des voisinages de ces trois unités, forçant la contamination par superposition et l’ordre de placement selon la plus juste composition. En somme, je désire provoquer une lecture davantage ouverte et mobile, s’ajustant à l’errance formelle et à l’égarement des repères visuels.