Nous avions choisi le thème « maquillé.e » pour ce trente-deuxième thème de Musée en quarantaine, car nous souhaitions mettre de l’avant la collection du Musée d’art de Joliette.
L’un des défis inhérents à l’acte de collectionnement est certainement la restauration. Récemment, nous avons fait appel au Centre de conservation du Québec pour la restauration de l’œuvre Le bon pasteur du peintre mexicain Antonio de Torres, peinte en 1723. Outre une importante lacération au centre de la toile qui devait être réparée, la peinture avait besoin d’un bon nettoyage. Durant l’examen précédant le nettoyage, la restauratrice a découvert des éléments iconographiques qui étaient cachés sous des couches de peinture et elle les a révélés. En effet, « la photographie infrarouge laissait voir que des surpeints cachaient un agneau porté sur les épaules du pasteur (rapport de restauration, CCQ, 2020). »
Enduit, crépi, vernis, chaux, poudre de marbre… Dans le domaine de l’art, le nombre et la variété des couches peuvent surprendre. Les peintures de Delacroix dans l’église Saint-Sulpice à Paris comportent jusqu’à plus d’une douzaine de couches, incluant la peinture, l’huile et la résine. Sur certaines œuvres anciennes, par exemple, on peut trouver des enduits à base de plâtre, de cire. Et dans le cas de peintures murales dans des églises, il n’est pas rare de trouver de lourdes couches de matières étrangères, telles que des fumées de cierges, de torches et des poussières grasses.
Dans le cadre de cet appel à créations, nous vous proposions de mettre le doigt sur ce qui est maquillé autour de vous et de ce qui ne l’est pas. Qu’est-ce qu’on maquille de façon générale dans nos vies ; qu’est-ce qu’on aimerait oser démaquiller ? Sait-on toujours ce qui est maquillé et ce qui ne l’est pas, même en ce qui concerne notre propre personne ? Et si nous nettoyions les couches, et si nous en révélions d’autres, que verrait-on ? Est-ce que le fait de se démaquiller allège ou alourdit ?