Elle est souvent pleine de trous. Elle peut être vive ou affective, d’éléphant ou de poisson rouge. Elle se travaille, elle nous construit, souvent c’est tout ce qu’il nous reste. Sa perte nous est tragique, la nôtre autant que celle de nos proches. La mémoire est précieuse, peut-être parce que nous savons tous qu’elle ne peut être autrement que parcellaire, voire sélective.
Ce mois-ci, nous vous proposions de réfléchir à la mémoire comme un processus actif. Le musée est un lieu de conservation des objets du passé et de la création de la mémoire de demain. Le Musée d’art de Joliette (MAJ) est bouillonnant d’activité avec le retour du beau temps et l’ouverture prochaine des expositions de l’été. Le thème de la programmation de la saison est celui des collections. Plus précisément, le MAJ s’adonne à un exercice d’auto-réflexion sur l’acte de collectionner, soit une partie importante de sa mission. Trois artistes contemporains ont été invités à revisiter nos collections, chacun à sa façon, et deux projets dirigés par le département des Collections mettent de l’avant de nombreuses œuvres récemment acquises par le Musée ou en voie de l’être.
Dans le cadre du présent appel à créations, nous vous invitons à fouiller votre mémoire et à explorer vos souvenirs. De quelle façon souhaitez-vous qu’on se souvienne de vous? Par qui, pour qui, selon quels facteurs et sous quelle autorité est façonnée la mémoire collective? Est-ce que les institutions ont droit à l’oubli? Quel est votre souvenir le plus ancien? Celui qui vous fait le plus rire? Celui que vous préfèreriez effacer de votre mémoire? Conservez-vous des souvenirs physiques de vos voyages? de personnes marquantes? Quelle odeur vous rappelle votre grand-mère? Quelle musique vous transporte dans votre adolescence? Pourquoi ne pas essayer de peindre un paysage ou un portrait de mémoire? Ou bien de créer un jeu de mémoire?