«Repenser l’Art comme une force de cohésion sociale et de bien-être individuel». Nathalie Bondil Dans mes cahiers d’écolière, la marge était établie par une ligne rouge. Elle me donnait un sentiment de malaise. D’une part, elle définissait un espace qui m’était interdit, d’autre part les annotations en rouge du professeur établissaient clairement qui avait autorité sur qui. Plus il y avait de rouge dans la marge, plus la pénalité - la perte de points - était lourde. En tant qu’artiste, je vois la marge comme une force politique. Être marginal, c’est se donner le droit d’aller plus loin que la norme du moment, c’est s’approprier un espace non rempli, c’est diluer une ligne de confinement, c’est se donner une ligne d’action créatrice en espérant que l’écart à la norme sera rencontré avec respect et tolérance car ce qui est marginal aujourd’hui représentera éventuellement une simple intervalle de temps, assimilée et dépassée à nouveau. À son meilleur, l’Art est le messager de notre devenir collectif.
