On pense souvent aux artistes comme étant « en marge » de la société, entre autres parce qu’ils peinent pour la plupart à faire reconnaître la valeur de leur travail dans nos sociétés capitalistes. Est-ce qu’être artiste, c’est automatiquement se placer à l’écart des discours et des systèmes dominants? L’histoire de l’art pullule d’exemples d’artistes marginaux, non reconnus de leur vivant, puis auréolés d’une gloire posthume… Et que dire d’un milieu de l’art actuel qui se nourrit de pratiques méconnues, souterraines, rebelles?
Historiquement, les musées ont omis de s’intéresser au travail des femmes artistes ou encore des artistes issus de la diversité culturelle. Plusieurs institutions, dont le MAJ, entendent aujourd’hui rectifier leur approche en exposant et en faisant l’acquisition d’un plus grand nombre d’œuvres provenant d’artistes de diverses origines ou ayant été historiquement sous-représentés. Aujourd’hui, des initiatives de toutes sortes donnent de plus en plus de place aux franges de la communauté artistique (les gens souffrant de troubles de santé mentale, les personnes vivant dans la rue, la communauté sourdienne, la communauté malvoyante, pour ne nommer que celles-ci) et aux enjeux d’accessibilité qu’elles soulèvent.
Pour cette douzième semaine de Musée en quarantaine, nous vous invitions à réfléchir au thème de la marge. Qu'est-ce qui définit la marge? Qu’est-ce qui définit ce qui n’est pas la marge? Est-ce qu'on s’autodétermine comme marginal ou est-ce plutôt le regard des autres qui nous détermine en tant que tel? Y a-t-il automatiquement marginalité dès qu’il y a différence?