Désolée! J'aurais aimé faire une oeuvre drôle, mais ces temps-ci, le clown est triste! J'ai mal à mon métier, je suis enseignante... d'arts en plus! Une matière qui ne cesse d'avoir besoin de se justifier d'exister, et pourtant si existentielle! Un métier qu'on qualifie de vocation, qu'on n'apprécie pas, mais qu'on critique ouvertement. Et puisqu'il est considéré comme une vocation, pourquoi ne pas pelleter dans notre cour à l'infini... on est tellement dévoués qu'on va se débrouiller! Un métier qui ne se contente pas d'être très bien fait, mais qui ne cesse d'exiger de se surpasser pour être reconnu. Un métier qui était déjà maltraité depuis des années et qui encaisse présentement plusieurs coups simultanés. Un métier où il faut tout donner sans rien attendre en retour, pas même le respect. Le respect de la population qui ne se rend même plus compte de notre importance, mais qui se permet de nous malmener. Le respect de notre employeur qui nous démontre de plus en plus de mépris à chaque négociation. Le respect de nouveaux patrons qui nous avait enfin donné espoir en des jours meilleurs pour mieux nous décevoir. Au moins quand on savait à quoi s'attendre, on était pas surpris ni déçu, juste fâché... Là on vient de nous assommer. Je ne suis pas un clown qui doit capter votre attention, je suis une spécialiste qui souhaite vous transmettre sa passion. Je ne suis pas un clown qui doit vous divertir, mais une enseignante qui travaille très fort pour outiller les futures générations. Je suis une enseignante, mais n'oubliez pas que ce n'est pas ma seule identité. Je suis aussi une mère, une conjointe, une fille, une soeur, une marraine, une cousine, une tante, une nièce, une amie... Toutes ces personnes qui me sont chères méritent qu'il me reste du temps et de l'énergie pour elles. Je mérite le respect!