S'écrire Un portail sans temps. Un moment dans le temps qui n'appartient à personne mais à tous. L'espace est plus qu'un lieu. C'est un moment partagé, une rencontre et un partage humain. Le lieu n'est qu'une excuse pour l'humain de vivre et s'exprimer. L'oeuvre propose de revisiter cet horizon qui unit en rappelant la distance. Étrange paradoxe, fascination insatiable. Ma démarche est ancrée dans un processus gestuel exprimant des rencontres entre des éléments qui s'opposent. Le noir et le blanc, certainement, ou l'abstrait et le figuratif, le mouvement et la rigidité, mais aussi entre des éléments sombres de la réalité humaine et le point de bascule qui transforme en un caractère lumineux. C’est par la peinture que je mets en lumière ce dialogue des paradoxes. Je déconstruis les codes et les symboles de la société et, par la peinture, l’acrylique, les feutres et les photos, j’engage des questionnements sur la place de l’humain, sur le regard que l’on a sur soi et l’autre puis sur le nous. Mon art découle d’une réflexion que je porte sur mon parcours académique, la criminologie, et donne à voir une libre expression picturale qui s’inspire des situations sociales paradoxales. Pensons par exemple à l’inclusion des personnes marginalisées versus celle des gens qui suivent les règles sociales et les normes. C’est avant tout la question de la porosité des frontières, celle qui devient un point de bascule et qui introduit l’importance du mouvement dans mon travail. La création me pousse, de plus en plus, au constat que, en déconstruisant ces frontières littéralement ou figurativement, les réponses se forment d’elles-mêmes. Mon travail révèle la trace, l’empreinte, le geste de cette déconstruction de frontières, de cadres, des codes ou de normes et par le fait devient une interrogation portée directement au public, un questionnement profond qui le pousse à l'introspection.