Marcher, s’arrêter et respirer,
Faire abstraction de ma vie virtuelle et de ses problèmes réels,
Pour trouver les couleurs qui reflètent mon cœur.
Prendre le gris,
Pour cette terre qui s’asphyxie alors que les hommes meurent de pneumonie.
Le gris, un ton sans joie, sans émotion,
Un ton qui reflète la souffrance et la pollution
Ou bien l’espoir après des pensées noires.
Faire abstraction de la peur dont on ne sort pas vainqueur,
Pour trouver les couleurs qui reflètent mon cœur.
Prendre le rouge,
Couleur du sang versé, dans des guerres sans cesse renouvelées
Ou bien de l’amour, jamais assez partagé
Envers les gens que j’aime ou que j’ai aimés
Fermer les yeux
Et faire abstraction de la haine enracinée dans nos gènes,
Pour trouver les couleurs qui reflètent mon cœur.
Prendre le bleu,
Couleur de mon foyer, de sa langue préservée
Et de ces soldats qui se battent pour la paix.
S’assoir, s’assoupir, réfléchir,
Faire abstraction de la lâcheté,
Qui tant de fois m’a empêchée d’avancer sur le chemin de mon identité,
Pour trouver les couleurs qui reflètent mon cœur.
Prendre le vert,
Carrés et ronds des indignés qui se mobilisent pour lutter,
Couleur de la nature détériorée
Par l’argent, trop souvent recherché.
L’argent, qui trop souvent, contrôle de l’âme des gens.
Fermer les yeux
Et faire abstraction de demain
Pour trouver le chemin allant vers mon destin.
Et enfin, trouver des couleurs qui reflètent mon cœur.
Prendre le jaune,
Couleur du soleil et des abeilles.
Ou bien chaleur de la joie et du bonheur.
Continuer de marcher, lentement ou rapidement
Ou bien, en hors-piste,
Avec comme boussole
Cette gamme de couleurs qui reflète mon cœur
Et rythme ma vie à l’infini.