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L'héritage des restes : Le sculptural et le monumental à l’honneur

2024.08.02 Julie Alary Lavallée, Conservatrice des collections undefined min

Vue de l'exposition 𝘓’𝘩𝘦́𝘳𝘪𝘵𝘢𝘨𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘳𝘦𝘴𝘵𝘦𝘴, 2024. © David Altmejd, 𝘜𝘯𝘵𝘪𝘵𝘭𝘦𝘥 5 (𝘉𝘰𝘥𝘺𝘣𝘶𝘪𝘭𝘥𝘦𝘳𝘴), 2013 et Alfred Laliberté, 𝘔𝘢𝘲𝘶𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘥𝘶 𝘮𝘰𝘯𝘶𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘢̀ 𝘋𝘰𝘭𝘭𝘢𝘳𝘥 𝘥𝘦𝘴 𝘖𝘳𝘮𝘦𝘢𝘶𝘹, entre 1911-1918. Photo : Paul Litherland

Pourquoi présenter cet été une exposition consacrée aux œuvres sculpturales monumentales du MAJ ? Parce que les aléas entourant la gestion des disponibilités d’une salle d’exposition nous ont fourni une occasion unique. D’abord, l’une des deux grandes salles d’exposition du rez-de-chaussée devait demeurer libre quelques semaines pour des rénovations. Par la suite, nous avions planifié d’utiliser cet espace afin d’y tenir un chantier photographique nécessaire à la réalisation d’une exposition numérique sur la collection que nous lancerons l’année prochaine. Puisque la plage horaire pour tenir des expositions dans cette grande salle était passablement réduite pour la saison, l’idée de l’animer quelques semaines par des œuvres tirées de la collection a émergé.

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Préparations, défis, recherches et diagnostics

Les œuvres monumentales de la collection que nous voulions photographier étaient celles que nous ne pouvions pas facilement documenter dans nos espaces de conservation, plutôt restreints. Comme leur montage exigeait de l’espace et des ressources considérables, l’idée de prioriser ces œuvres de grandes dimensions pour l’exposition que nous projetions réalisée a fait son chemin. De plus, la programmation estivale, arrimée à la thématique de la révision de l’histoire, s’avérait également un terrain fécond pour une exposition réalisée à partir de la collection.

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La préparation de L’héritage des restes a permis de poser un diagnostic sur les œuvres sculpturales conservées au MAJ. Nous avons d’ailleurs constaté que de très nombreuses œuvres abordent des enjeux liés à la notion de monument. Toutefois, certaines, quoique très pertinentes, n’ont pas pu être présentées, dont Noche oscura (1991-1994), de Roland Poulin, et Herring (1970), de Stanley Lewis. Ces dernières auraient requis une restauration impossible à réaliser dans les temps qui nous étaient impartis. Elles auraient pourtant permis de développer plus en profondeur des enjeux relatifs au monument funéraire, objet associé au décès d’un individu et plus poétiquement et largement du vivant. Par contre, nous avons saisi l’occasion de diffuser des nouvelles acquisitions comme la fascinante sculpture Untitled 5 (Bodybuilders) (2013) de David Altmejd. La thématique de l’exposition donnait aussi la chance d’exposer la première performance de la collection, sittin’ with cabot square (2012-2017) de karen elaine spencer. La préparation à la mise en exposition de cette œuvre, à composantes multiples, s’est révélée un moment important pour l’équipe des collections. Il nous a permis de clarifier avec l’artiste l’articulation générale des divers éléments entre eux dans le contexte spécifique de la diffusion en salle de la performance.

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Par ailleurs, l’exposition a été l’occasion d’actualiser la recherche sur certaines pièces anciennes de la collection peu ou encore jamais exposées. La mise en exposition du buste de Camille Bernard (vers 1930), réalisé par Alice Nolin, ainsi que la Maquette du monument à Dollard des Ormeaux (vers 1911-1918) d’Alfred Laliberté, nous a permis de constater à quel point une œuvre n’est jamais comprise de la même façon à chaque exposition. Elle nous a aussi fait prendre la mesure de l’importance jouée par les monuments comme traces du passé, car la mémoire individuelle et institutionnelle est une faculté qui oublie.

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La suite de l'exposition à l'extérieur du MAJ

Enfin, au cours des dernières années, le MAJ a procédé à l’acquisition d’œuvres d’art public associées à des artistes qui ont laissé leur marque dans le champ de la sculpture. Quatre nouvelles œuvres, récemment acquises, devaient être installées sur le territoire de la Ville de Joliette au début de l’été. Leur implantation dans l’espace urbain nous aurait donné la chance d’élaborer des liens thématiques entre les œuvres en salle et celles situées à l’extérieur du Musée.

Toutefois, pour des raisons de logistique, il faudra encore patienter avant que ces œuvres publiques soient visibles. L’équipe du MAJ, travaille fort, d’ailleurs, afin que celles-ci soient disposées dans la ville dans les prochains mois.

Finalement, c’est avec beaucoup de fébrilité que le MAJ accueillera sous peu deux œuvres de Michel Goulet, artiste montréalais aguerri dans le domaine de l’art public. Une sculpture de Kosso Elloul ajoutera quant à elle une touche plus minimaliste à la collection d’art public du Musée. Finalement, Joliette aura aussi droit à une œuvre publique de Bill Vazan, artiste phare de l’art conceptuel et du land art au pays.